La Révolution sucrière aux Antilles

En 1635, Liénard de L'Olive et Duplessis d'Ossonville, débarquent en Guadeloupe et décident de coloniser les Antilles. Ils prendront possession de l’île en 1 semaine et livreront une guerre sans merci au peuple autochtone, les Caraïbes.
Objectifs : défricher et cultiver le tabac, l’indigo et le coton. Pour cela, ils vont faire appel à des engagés européens.
Ces 350 engagés Européens constituent la première main d’oeuvre servile, appelés "36 mois”, engagés pour 3 ans.

Le 15 septembre 1635, Pierre Belain, sieur d’Esnambuc, accompagné de 150 compagnons, débarque en Martinique.
En 1640, malgré le traité de paix entre les Amérindiens et la France, des affrontements avec les Caraïbes continuent.

En 1649, Charles Houël, débarque en Guadeloupe pour développer l’économie de l’île.
En 1654, il accueille des centaines de juifs hollandais qui maîtrisent la fabrication et le blanchiment du sucre. C’est le début de la “Révolution sucrière”.

  • 1642

    Louis XIII autorise la traite des esclaves dans les colonies françaises. Début du commerce triangulaire.

  • 1649

    Charles Houël, Gouverneur de Guadeloupe et ancien flibustier de la compagnie des îles d’Amérique, fondera Basse-Terre en 1649.

  • 1654

    En Martinique, avec l’aide des Hollandais, des jésuites construisent le premier moulin à sucre.

  • 1656

    Pèdre originaire d’Angola et Jean Le blanc du cap vert mèneront la 1ère révolte en Guadeloupe.

  • 1658

    La France s’allie à l’Espagne et à l’Angleterre pour livrer une guerre aux Indiens caraïbes. Les survivants se réfugient à la Dominique.

  • 1660

    Le 31 mars 1660, Charles Houël signe un traité avec les Caraïbes qui abandonnent la majeure partie de l'île.

  • 1663

    Une colonie française s’installe à Petit-Goave, sur la côte occidentale de Saint-Domingue.

  • 1664

    Création de la Compagnie française des Indes occidentales par Colbert. Les Antilles deviennent leurs propriétés.

  • 1666

    Les Anglais envoient 18 vaisseaux pour tenter de s’emparer de la Martinique. Ils battent en retraite face aux canons Français.

  • 1669

    Louis XIV ordonne la construction de 500 galions. Les Hollandais en possèdent déjà 16 000 et la Royal Navy, 3 000 croiseurs légers.

  • 1669

    L’Atlantique devient alors le théâtre d’une guerre navale entre la France, l’Angleterre et la Hollande.

  • 1670

    Création de l’Octroi de mer sous Louis XIV.

  • 1674

    En faillite, la CIO est dissoute. La Guadeloupe et la Martinique sont rattachées à Louis XIV. Échec de 40 navires Hollandais à Fort-Royal.

  • 1684

    Début de la construction des forts Français en Afrique. 43 forts français seront construits en 80 ans, du Sénégal au Delta du Niger.

  • 1685 : le code noir

    Recueil de lois et de règles auxquelles sont soumis les esclaves noirs des colonies françaises, ainsi que leurs maîtres.

  • 1691

    Première tentative des Anglais pour s’emparer de la Guadeloupe.

  • 1703

    La flotte anglaise assiège la Guadeloupe. Victime de la fièvre jaune et de la famine, les attaquants se retirent 1 mois après.

  • 1736

    En décembre, les nègres marrons du Nord-Ouest de la Guadeloupe se révoltent à l’aide d’esclaves fugitifs de la Grande-Terre.

  • 1756

    Pendant la guerre de 7 ans, les Anglais occupent la Guadeloupe et la Martinique avant de les restituer à la France en 1763.

  • 1759

    La Guadeloupe devenait anglaise. Hopson se replie sur la Guadeloupe qui se rend après 6 mois de combat et y fonde Pointe-à-Pitre.

  • 1777

    Polices des noirs : Louis XVI défend l’entrée des noirs.

  • 1780

    Sur les lieux de capture, des guerres civiles éclatent. De plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer les horreurs de la traite.

  • 1782 : la batailles des Saintes

    35 vaisseaux Français partis pour envahir la Jamaïque, sont pris en étau par la flotte anglaise. 2 000 morts et 7 000 blessés.

  • 1783 : le massacre de Zong

    Vassa informe Granville Sharp du soutien du juge à la compagnie d’assurance. L’affaire connaîtra un écho en Grande-Bretagne.

  • 1788 : la Société des amis des Noirs

    Les députés anti-esclavagistes, Brissot, l’abbé Grégoire, Condorcet veulent l’abolition mais le Club Massiac maintient le statu quo.

  • 1789 : la Révolution française

    Elle bouleverse le monde et les mentalités. Quelque chose change, quelque chose va changer, c’est dans l’air.

  • 1791 : Cérémonie du Bois Caïman

    15 000 esclaves se soulèvent à Saint-Domingue. Papillon et Biassou prennent la tête de la révolte.

  • 1792 : Abolition de la Royauté

    Le 4 avril 1792, l’Assemblée législative française élève au rang de citoyen tout homme de couleur libre.

  • 1793 : Exécution de Louis XVI

    Santhonax est envoyé à Saint-Domingue et proclame l’abolition. Toussaint, à la tête de 4 000 hommes, veut rallier les abolitionnistes.

  • 1793 : Menace des Anglais

    Abolition de l’esclavage à Saint-Domingue. Jean-Baptiste Belley, député, influencera l’abolition générale en 1794.

Pour aller plus loin :

En 1789, 7 700 000 d’Africains ont été déportés :
1M de Sénégambie, 3,4M du Golfe du Bénin et du Biafra, 3,2M d’Afrique centrale et 73 00 d’Afrique de l’Est.
Au 18e siècle, 12 à 15 millions d’esclaves Africains seront vendus dans les Amériques, dont 1,6 millions aux Antilles.
4 000 expéditions au total. La Traite négrière représentait 5% de l’économie française.

Comment les esclaves ont-ils été déportés aux Antilles ?

Sur la Côte d’or, les FANTI et les ASHANTI louaient des terrains pour que les Européens puissent y construire des forts. Ils en bâtiront tout le long de la côte Atlantique, du territoire Éwé, juste en dessous du Ghana jusqu’au Congo ; entre : Oyo, Yoruba, Igbo, Ibibio, Duala, Beti, Ntumu, Fang, Mpongwe.

Le commerce reposait sur un réseau de relations personnelles entre les marchands Africains et les capitaines des bateaux négriers. Plusieurs d’entre eux étaient allés en Europe en passant d’abord par les Amériques. Ils avaient été témoin de tout. La présence de ces marchands à bord des bateaux négriers ne posait aucun problème. Ils ne risquaient pas d’être vendu comme esclave parce que tout le monde se connaissait. La principale conséquence a été le niveau croissant de la violence, gagné par l’ensemble de la société.
Parmi ces caïds, Antera Diouk, un important courtier Africain, originaire de Calabar.

Prix d’un esclave : entre 950 et 1 500€ (589,32 francs) et son prix était amorti en 4 ans.
Rassembler 312 esclaves pouvaient prendre jusqu’à 116 jours voir plus.
Chaque habitation occupe environ 400 hectares sur laquelle travaille environ 150 esclaves.
Au 17e siècle, 42% des bateaux du port de Nantes partent pour échanger des produits manufacturés (tissus, armes, alcool) sur les rives du Bénin, contre des esclaves.
Entre 1713 et 1781, ce ne sont pas moins de 225 000 Africains qui ont été débarqués en Guadeloupe et en Martinique et réduit en esclavage.
Au total, il y avait plus de 700 000 esclaves aux Antilles de 1673 à 1789.