Que s'est-il passé en octobre 1801 en Guadeloupe ?
En 1794, Victor Hugues, chargé d'abolir l'esclavage, rétablit toutefois le "travail forcé" pour reconstruire sa fortune et installe un climat de terreur, notamment en utilisant la guillotine. Certains planteurs fuient vers la Martinique, tandis que d'autres se réfugient en Guadeloupe, comme les Blancs Matignons.
Victor Hugues est finalement arrêté et chassé en 1798, puis remplacé par le Général Défourneau. À cette époque, l'armée guadeloupéenne se compose d'une moitié de Noirs, d'un quart de métis et d'un quart de Blancs.
Le 5 août 1801, le général en chef de l’armée de Guadeloupe, Antoine de Béthencourt, décède. Magloire Pelage, Officier mulâtre, Commandant de l’arrondissement de Basse-Terre, doit lui succéder.
Cependant, Napoléon envoie entre temps le contre-amiral Lacrosse, nommé capitaine général de la Guadeloupe, avec plus de 600 soldats, afin de revoir l'encadrement de l'armée dans le but de rétablir l’esclavage et d’écarter les officiers de couleur. Pour ce dernier, il est hors de question de confier l’armée à Magloire Pelage, mulâtre.
Le 21 octobre 1801, cette décision entraîne un soulèvement en Guadeloupe. Les officiers Ignace, Codou, et Pelage prennent le pouvoir avec l'armée.
Le 23 octobre 1801, les Officiers radicaux proclament Pelage général en chef de la Guadeloupe au Fort de la Victoire à Pointe-à-Pitre.
Le 24 octobre 1801, le capitaine général de la Guadeloupe, Lacrosse, échappe à un putsch mené à l'Hôtel de ville de Pointe-à-Pitre par le lieutenant Codou. Ignace, accompagné de cinquante grenadiers, capture Lacrosse et l’amène au Fort de la Victoire, où il est fait prisonnier puis expulsé vers la Dominique, dénonçant son racisme et ses injustices.
Novembre 1801
En novembre 1801, Pelage crée un Conseil Provisoire de Gouvernement, qu'il préside.
Le 19 novembre 1801, il invite les communes à délibérer sur la composition de ce conseil par une lettre circulaire.
Le 24 novembre 1801, sans attendre les décisions des communes, il prend un arrêté pour mettre en œuvre cette circulaire.
L’armée, dirigée par les éléments les plus radicaux comme Ignace, Massoteau, Corbet et Codou, prend alors les rênes du gouvernement.
Le gouvernement provisoire est présenté sur la place de la Victoire à la population et aux autorités civiles et militaires : Fasans, Danois, Bovis et Corneille sont désignés membres du Conseil.
Jusqu’en 1802, ce gouvernement révolutionnaire applique sa politique d’émancipation en Guadeloupe. Huit ans après leur accession à la citoyenneté, des hommes de couleur occupent les plus hautes responsabilités administratives et militaires de l'île.
Les figures révolutionnaires de 1801 à 1802
-
ACQUARD Jean Charles Paul Régis
Négociant
Jean Charles Paul Régis Acard, un mulâtre né libre, était un marin et négociant qui fit fortune en Guadeloupe grâce à l'armement de corsaires et à des investissements dans l'immobilier.En 1802, il soutient la rébellion contre les autorités françaises et est suspecté de fournir des armes aux révoltés. Après sa fuite, ses biens sont confisqués puis restitués en 1806, après qu'il ait été victime de préjugés injustes.
-
BERNIER Pierre Louis
Commissaire du gouvernement à Basse-Terre
Pierre Louis Bernier, mulâtre né libre à la Rivière-Salée en Martinique, était un négociant et interprète prospère et une figure politique influente de Basse-Terre. En octobre 1799, il soutient le renvoi de Desfourneaux.Commissaire du gouvernement en 1802, il se rallie à la rébellion contre la France mais tente de négocier la paix avec les autorités françaises avant de finalement être déporté en 1802. Il sera jugé en France pour son rôle dans les événements politiques de la Guadeloupe.
-
CABANIS Louis
Secrétaire de la municipalité de Pointe-à-Pitre
Louis Cabanis, un mulâtre libre et charpentier à Pointe-à-Pitre, s'impliqua activement dans la Révolution, devenant secrétaire de la municipalité après 1801. C’est le beau-frère d’Ignace. -
CAUDOU Eugène
Capitaine des grenadiers du 3ème bataillonEugène Caudou, né à Grand-Bourg, est un mulâtre libre de couleur qui se distingue par son rôle actif dans la résistance en 1802. Avant l'abolition de l'esclavage, il est un homme libre, sachant signer. En octobre 1801, il est lieutenant dans la compagnie de grenadiers du 3e bataillon. Lors d'une révolte contre son capitaine Cabesse, il prend la tête de la compagnie et mène ses hommes dans un affrontement décisif le 24 octobre, où ils attaquent violemment Lacrosse et ses aides de camp. En reconnaissance de son courage, Pélage le promouvoit capitaine des grenadiers. Il rejoint ensuite Ignace et, malgré les défaites des forces insurgées, il poursuit la lutte dans les montagnes de la Basse-Terre aux côtés de Palerme, Noël Corbet et Jacquet. En octobre 1802, après plusieurs mois de résistance, il se soumet et obtient un passeport pour quitter la colonie.
-
Charlotte
Esclave affranchie en 1794Un groupe de rebelles, rescapés de la chevauchée d'Ignace en provenance de Basse-Terre, était attaqué par des soldats grenadiers de Richepanse à Sainte-Rose, pour être exécuté ou emprisonné.
Parmi ces emprisonnés, une femme, dénommée Charlotte. Celle-ci est décrite par le rapport militaire comme esclave affranchie en 1794 de l'habitation Poyen, à Petit-Canal. Emmenée enchaînée comme d'autres vers Pointe-à-Pitre, elle tente de s'évader à Baie-Mahault. Et est alors exécutée, lors de cette tentative. » retient les livres d'histoire. -
CORBET Noël
Adjudant major de la garde nationale à Pointe-à-PitreNoël Corbet, métis libre né à Basse-Terre, est cordonnier avant l'abolition de l'esclavage. En 1793, accusé d'avoir provoqué une révolte d'esclaves, il est disculpé. Capitaine en 1795, il joue un rôle actif dans les événements politiques de la Guadeloupe. En 1802, adjudant-major de la garde nationale à Pointe-à-Pitre, il se montre hostile à Lacrosse, notamment après l'exécution de son neveu. Lors de la rébellion d'octobre 1801, il participe à l'arrestation du capitaine de port et échappe à la répression de mai 1802. En octobre 1802, il se soumet et quitte la Guadeloupe, suspecté de s'être réfugié à Saint-Thomas.
-
CORNEILLE Joseph Victor Côme
Membre du Conseil provisoire de gouvernementJoseph Victor Côme Corneille, mulâtre libre né au Moule, est fils de Côme Corneille et Anne Flore Laumau. En 1793, il est membre de l'administration municipale et participe à la société populaire de Basse-Terre.
De 1794 à 1799, il est commissaire auprès des dirigeants de la Guadeloupe.
En 1800, il est nommé administrateur du département et commissaire du gouvernement. Après un refus d'être nommé agent des Consuls, il devient le premier notaire de couleur de la Guadeloupe en 1801.
En novembre 1801, il est désigné membre du Conseil provisoire de gouvernement. Après la révolte de 1802, il est embarqué pour la France et mis en accusation. Libéré en 1803, il réside à Paris en 1810. -
COUPRIE Louis
Lieutenant de la garde nationale à Basse-TerreLouis Couprie, mulâtre, est probablement lié à Valentin et Sophie Coupery, négociants, et pourrait être un enfant naturel du pharmacien et chimiste Louis Couprie.
En 1800, il est lieutenant de la garde nationale à Basse-Terre. Le 11 mai 1802, il défend le bas du bourg de Basse-Terre contre les troupes de Richepance, mais est repoussé. Soupçonné de s'être réfugié à Saint-Thomas, les autorités militaires françaises demandent sa remise le 14 novembre 1802. -
DANOIS Pierre
Membre du Conseil provisoire du gouvernement de la GuadeloupePierre Danois, homme de couleur à la peau très claire, est un négociant riche et influent. Après la conquête des Iles du Vent par les Anglais en 1794, il est déporté en France. Il signe la Pétition des patriotes des îles de la Martinique, Guadeloupe et Sainte-Lucie en 1795. En 1799, il est nommé administrateur municipal de Pointe-à-Pitre. En octobre 1801, il devient commissaire civil provisoire et le 10 novembre 1801, il rejoint le Conseil provisoire du gouvernement de la Guadeloupe, où il s'occupe du commerce et des relations extérieures. En mai 1802, il échappe aux forces de Richepance. Les autorités françaises demandent son arrestation en octobre 1802.
-
DAUPHIN Victor
LieutenantVictor Dauphin, noir, débute comme fusilier dans le bataillon des Antilles en 1794, se distinguant lors de la reconquête de Sainte-Lucie en 1795. Après sa capture par les Anglais en 1796 et un échange en 1797, il rejoint la garnison de l'Île d'Aix, où il devient lieutenant.
En 1799, il arrive en Guadeloupe et sert à Pointe-à-Pitre. En octobre 1801, il assume la fonction de commissaire général de la police, rapidement supprimée. Le 15 février 1802, il participe à l'arrestation d'officiers blancs. Après avoir pris part aux combats de Basse-Terre et Matouba, il est capturé et condamné à mort le 31 mai 1802.
-
DELACROIX Irénée
Chef de bataillonNé le 21 mai 1774 à Gravelines, Irénée Delacroix, blanc, sert dans la Marine Royale dès 1786. Chef de bataillon en 1801, il mène l'attaque contre l'habitation d'Anglemont à Basse-Terre le 28 mai 1802. Nommé chef d'état-major de l'armée de Guadeloupe en avril 1803, il est accusé de complot et envoyé à Saint-Domingue. Son frère, André-Auguste Delacroix, sert en Guadeloupe et se marie avec une personne de couleur, laissant une descendance en Guadeloupe.
-
DELGRES Louis
Chef de la résistanceNé le 2 août 1766 en Martinique, Louis Delgrès, métis, devient sergent en 1791 et se distingue dans plusieurs campagnes militaires. Il rejoint les républicains en 1792, participe à la reconquête de Sainte-Lucie en 1795, et est gravement blessé. Après avoir été fait prisonnier par les Anglais en 1796, il est échangé et rentre en France avant de repartir en Guadeloupe en 1799.
En 1801, il devient aide de camp de Lacrosse, se rallie aux rebelles après l'emprisonnement de ce dernier, et est nommé chef de l'arrondissement de Basse-Terre. En mai 1802, il organise la résistance contre les forces françaises. Le 28 mai 1802, il meurt en héroïque martyr, après avoir ordonné l'explosion de l'habitation Danglemont à Matouba. Il est considéré comme un héros de la résistance anticoloniale et la mémoire de son combat est honorée en Guadeloupe.
-
DORIA Fils
CapitaineHomme de couleur noir, engagé dans le bataillon des Antilles en novembre 1794. Après s'être distingué lors de la reconquête de Sainte-Lucie en 1795, il devient Officier. Capturé par les Anglais en 1796, il est emprisonné et échangé, arrivant en France fin 1797. En 1798, il est en garnison à l'île d'Aix, puis se rend à Paris en 1799.
Arrivé en Guadeloupe en décembre 1799, il sert comme lieutenant à Pointe-à-Pitre. Lors de la rébellion de 1802, il devient capitaine et participe activement aux combats contre Richepance. Après avoir été fait prisonnier, il est jugé à Basse-Terre, le 5 juin 1802, et probablement condamné à mort, mettant fin à son engagement héroïque dans la lutte pour la liberté.
-
FRASANS Hyppolite
Membre du Conseil provisoire de gouvernement de la GuadeloupeNé vers 1761 à Lyon, Hyppolite Frasans est un homme de loi blanc et un fervent défenseur de la royauté. En 1797 il exerce la profession d'avocat en Guadeloupe. Le 19 janvier 1800, il devient membre du tribunal civil de Pointe-à-Pitre .
Frasans devient commissaire civil provisoire le 21 octobre 1801, puis membre du Conseil provisoire de gouvernement de la Guadeloupe le 10 novembre 1801, où il est chargé de la marine et des finances. Après la répression de la rébellion, il est déporté à Brest avec Pélage le 29 juin 1802, et plus tard transféré à Paris. Il participe à la rédaction de plusieurs mémoires justificatifs en faveur des habitants de la Guadeloupe, dont un Mémoire pour le chef de brigade Magloire Pélage publié en 1803.
-
GEDEON Pierre (dit LAFRONTIERE)
Commandant de la place de Basse-TerrePierre Gédéon, surnommé Lafrontière, est un mulâtre né en Guadeloupe, dont la carrière militaire se déroule principalement sur l'île. En 1796, il est capitaine dans le deuxième bataillon stationné à Basse-Terre. Il joue un rôle important dans la répression des révoltes de cultivateurs à Capesterre en décembre 1797, en arrêtant plusieurs comploteurs. En 1798, il assiste à la déclaration de naissance de l'enfant de Joseph Ignace à Pointe-à-Pitre, et il participe activement au renvoi de Desfourneaux en octobre 1799.
En octobre 1801, Gédéon est capitaine dans le 3ème bataillon stationné à Pointe-à-Pitre et devient l'un des principaux acteurs de l'insurrection du 21 octobre 1801, aux côtés de Magloire Pélage et Ignace. Il est témoin du mariage de Magloire Pélage le 23 octobre et est promu chef du 3ème bataillon par ce dernier. En mars 1802, il remplace Massoteau en tant que commandant de la place de Basse-Terre. Blessé à la jambe, Gédéon ne participe pas aux combats de mai 1802. Il est renvoyé en France par Lacrosse le 6 mars 1803.
-
GOBERT Jacques Nicolas
Général de brigadeJacques Nicolas Gobert, né le 1er juin 1760 à Pointe-à-Pitre, est un général de brigade. Il organise l'expédition Richepance en 1802. Il remporte la victoire de Baimbridge contre les troupes d'Ignace en mai 1802 en Guadeloupe. Son nom est inscrit sur l'Arc de Triomphe.
-
GRIPON François Mondésir
Membre de la municipalité de Basse-TerreFrançois Mondésir Gripon, né libre de couleur, est un mulâtre influent pendant la Révolution. Fils de Françoise Gripon, une négresse affranchie, et de Louis Gripon, un Blanc, il grandit à Basse-Terre. Avant la Révolution, il est tailleur d'habits. À partir de 1793, il devient un républicain engagé, jouant un rôle politique majeur en signant une adresse en faveur de Lacrosse en mars 1793 et en rejoignant la commission générale extraordinaire de la Guadeloupe. Membre de la société populaire de Basse-Terre, il est nommé capitaine dans la garde nationale par le gouverneur Collot. En 1800, il soutient Laveaux contre ses détracteurs.
En 1801, lors de la rébellion, il est arrêté par Lacrosse, puis libéré. Il devient membre de l'administration municipale de Basse-Terre. En mai 1802, il rejoint Delgrès dans la lutte contre Richepance. Condamné à la pendaison par la commission militaire, il est exécuté à Basse-Terre début juin 1802.
-
IGNACE Joseph
Commandant du 2ème bataillonJoseph Ignace, mulâtre libre né vers 1769 à Capesterre, est un acteur important de la période révolutionnaire en Guadeloupe. Fils d'une négresse libre, Robertine, et d'un Blanc inconnu, il se marie en 1790 à Sophie, une métisse libre. Avant l'abolition de l'esclavage, il est géôlier à Capesterre, et est mentionné comme partisan royaliste à la fin de 1792. En 1793, suite à un décret permettant aux libres de couleur de prendre un nom de famille, il adopte le prénom Joseph et le nom de famille Ignace.
Après avoir probablement émigré en Martinique avec sa famille en 1793, il revient en 1795, durant la reconquête de la Guadeloupe par Victor Hugues. Il sert comme lieutenant puis capitaine dans différents bataillons. Ignace est notamment impliqué dans la journée du 21 octobre 1801, et joue un rôle crucial dans l'arrestation de Lacrosse. En 1802, il refuse de se soumettre aux ordres de Richepance et prend part aux combats pour la défense de la Guadeloupe. Après une défaite à la bataille de Baimbridge, il se suicide le 26 mai 1802 pour éviter d'être capturé. Ignace est un homme instruit, sachant signer et écrire, et n'était pas esclave, mais libre de couleur.
-
ISSERIS Louis
Sous-lieutenant de la garde nationale à Basse-terreLouis Isseris, dit Grand Bâton, est un mulâtre qui sert comme sous-lieutenant dans la garde nationale de Basse-Terre en 1800. En mai 1802, il commande l'habitation l'Espérance. Lors de l'attaque des troupes de Richepance le 14 mai 1802, il est mis en déroute. Les détails concernant sa naissance, son décès et son statut juridique avant 1794 ne sont pas clairement documentés. On ne sait pas non plus s'il savait signer.
-
JACQUET Jacques
Capitaine du 1er bataillon à Basse-TerreJacques, métis affranchi et tailleur d'habits au Moule, est député du Moule à la Commission Générale Extraordinaire en 1793. Républicain radical, il participe à la défense de la Guadeloupe contre les Anglais en 1794. Déporté en France, il revient en 1795 en tant que capitaine.
En garnison à Basse-Terre en 1801-1802, il est affecté à Dolé en mai 1802. Après avoir remporté une victoire le 11 mai, il subit une défaite le 22 mai et poursuit sa résistance en se réfugiant dans les montagnes de la Basse-Terre après la défaite de Matouba. Au début de décembre 1802, Jacquet obtient, avec l'accord de Lacrosse, un passeport pour quitter la Guadeloupe.
-
KIRWAN Alexandre
Chef du 1er bataillonAlexandre Kirwan, blanc, arrive en Guadeloupe en 1794 avec Victor Hugues. Officier d'infanterie, il est nommé membre de la commission militaire en 1794. En 1801, il est nommé chef du 1er bataillon par Pélage. Il prend fait et cause pour Delgrès en mai 1802.
-
MASSOTEAU
Capitaine du 2ème bataillonMassoteau, libre de couleur et descendant de Caraïbes, est capitaine du 2ème bataillon dans les années 1800. Arrivé en Guadeloupe en janvier 1795 avec les commissaires de la Convention, il prend part à la lutte pour la résistance anticoloniale. En 1801, il est aide de camp de Jeannet, puis de Lacrosse. Il commande successivement plusieurs postes, dont la place de Basse-Terre en janvier 1802. Refusant de se soumettre à Richepance en mai 1802, il prend le bateau avec Ignace, mais disparaît en mer, probablement noyé. Cependant, il est soupçonné de s'être réfugié à Saint-Thomas.
-
MENTOR Jean-Louis
Sous-lieutenant dans le 2ème bataillonJean-Louis Mentor, libre de couleur et né vers 1775 à Pointe-à-Pitre, est sous-lieutenant dans le 2ème bataillon en 1800. Engagé en 1794, il gravit les échelons militaires et devient un acteur clé de la rébellion, avec des accusations d'être un néo-jacobin et d'inciter à la révolte parmi les Noirs et mulâtres. Déporté en France en juin 1802, il reprend son service comme sous-lieutenant en 1803 à Mantoue, avant d'être mis à la retraite. Il écrit en 1803 affirmant son rôle au sein du bataillon des Pionniers Noirs.
-
MONNEREAU
Adjudant de la placeMonnerau, blanc de la Martinique, est adjudant de place en 1802. Le 22 mai 1802, après l'évacuation du fort Saint-Charles par Delgrès, il empêche l'exécution de l'ordre de faire sauter le fort. Condamné à mort le 11 juin 1802 pour avoir rédigé la proclamation du 10 mai 1802, il accepte la responsabilité de ce texte et est exécuté le même jour à Basse-Terre.
-
NICOLO
Cet officier de l'armée de Guadeloupe, libre de couleur et mulâtre, est impliqué dans la rébellion armée de 1802 contre les troupes de Richepance. Il meurt le 10 mai 1802 à Baillif, lors des combats. Les détails de sa fonction exacte en 1802 ne sont pas précisés, mais il est mentionné par Lacrosse comme un des principaux rebelles ayant participé à son renvoi. -
PALERME
Capitaine et commandant de la place de Pointe-à-Pitre
Palerme, probablement un homme libre avant l'abolition de l'esclavage, apparaît pour la première fois à Sainte-Lucie en 1793. En 1795, il est nommé capitaine par le délégué Goyraud. Après avoir été prisonnier des Anglais en 1796, il revient en Guadeloupe en 1799 et devient capitaine à Pointe-à-Pitre en 1800. À la suite du renvoi de Lacrosse, il prend le commandement de la place de Pointe-à-Pitre.En 1802, il refuse de se soumettre à Richepance et participe activement à la rébellion contre les troupes françaises, menant plusieurs résistances importantes, notamment à Dolé, Trois-Rivières, et Palmiste. Il poursuit sa lutte, étant désigné par Lacrosse comme le chef des "vagabonds rebelles" de Basse-Terre et est toujours recherché en 1803, avec des rumeurs sur son éventuel refuge à Saint-Barthélémy.
-
PELAGE Magloire
Président du Conseil provisoire qui dirige la GuadeloupeMagloire Pélage, fils du citoyen Leblanc, mulâtre et de la négresse Fanchine, joue un rôle crucial dans la révolte de 1801. Après avoir été un militaire engagé dans l’armée française, il devient l’un des chefs de la rébellion qui éclate sur l’île. Le 10 novembre 1801, il prend la tête du Conseil provisoire.
Sous sa direction, le Conseil provisoire prend en main l’administration de l’île, en dépit des tensions croissantes avec les autorités françaises. Pélage réussit à naviguer entre les luttes internes, notamment contre les Blancs et les forces royalistes, en faisant appel à des soutiens parmi les hommes de couleur. Son leadership se renforce avec la mise en place de décisions stratégiques pour maintenir l'autonomie de la Guadeloupe.
Cependant, l’arrivée du général Richepance en 1802, envoyé par Napoléon pour rétablir l’ordre et l'esclavage, marque la fin de son pouvoir. Il se soumet et combat aux côtés des troupes venues de métropole, à partir du 12 mai dans l'attaque de Basse-Terre et du Fort Saint-Charles (aujourd'hui Fort Louis Delgrès). Le 26 mai 1802, il participe activement à la défaite d'Ignace à Baimbridge. Après de violents combats, Pélage est déporté en France, puis envoyé en Espagne où il poursuit sa carrière militaire jusqu'à sa mort en 1810.
-
PIAUD Pierre
Secrétaire général du conseil de gouvernement provisoire de la GuadeloupePierre Piaud est un ancien membre du tribunal révolutionnaire de Rochefort et accusateur public sous Victor Hugues en Guadeloupe. Assez fortuné grâce à la location des biens des émigrés, il participe au renvoi de Desfourneaux en 1799. Secrétaire général du général Paris, il devient capitaine et adjoint d'état-major. En 1801, il est accusé d'avoir incité à l'assassinat des partisans de Lacrosse lors de la révolte du 21 octobre. En novembre 1801, il devient secrétaire général du Conseil provisoire, mais est déporté en 1802 et emprisonné en France, avant d'être libéré en 1803.
-
PRUDHOMME
Aide de camp de PélagePrudhomme, mulâtre, est à la fois négociant et corsaire, à Basse-Terre.
En 1801, il devient membre de la commission militaire établie par Pélage chargée de juger les rebelles.
En mai 1802, il se soumet à Richepance. Il sert de d'intermédiaire dans la négociation qui s'établit entre le général français et Delgrès, le 10 mai. Fait prisonnier par les révoltés, il est libéré le 22 mai, lors de l'évacuation du fort Saint-Charles. Il est déporté en France, avec Pélage. -
SABES Henry
Commandant de la batterie républicaineHenry Sabès, mulâtre, commande la batterie républicaine, située entre la Rivière des Pères et la Rivière aux Herbes, lorsque le 11 mai 1802, il est attaqué et vaincu par les troupes de Richepance.
-
SOLITUDE
Si l'on en croit Lacour, elle serait venue de Pointe-à-Pitre rejoindre les rebelles. Elle est dans le camp de Palerme, lorsque celui-ci est attaqué par le général Gobert, le 23 mai 1802. Faite prisonnière, elle est enceinte. Condamnée à mort, elle est suppliciée après la naissance de son enfant, le 29 novembre 1802.
-
ROSE Marthe
Compagne de DelgresMarthe Rose dite Toto est considérée, selon Lacour, comme la compagne de Delgrès. Elle est condamnée à mort le 2 octobre 1802 pour avoir pris part activement à la rébellion et s'être retirée au fort Saint-Charles, où elle aurait excité les Noirs à fusiller divers Blancs qui y étaient détenus.